Tranche de vie – entraînement
février 24, 2022Grande détente aux chandelles : l’expérience d’une débutante
On a aucun problème à écrire sur notre calendrier « Dentiste 14 h », « Fête Jacob » ou « Rencontre de parents 19 h », mais on se sent toujours coupable de faire un X pour s’attribuer un moment de pause. « Temps pour moi », « Pause-santé », « Petit répit » : mon calendrier n’avait jamais vu ces mots!
Mon époque zen où je faisais des sweat lodges avec des autochtones et des séjours de silence dans un monastère est révolue depuis des années, de sorte que je suis arrivée un peu anxieuse à la Grande détente aux chandelles organisée par Espace Atman. Je me répétais sans cesse : Là là, il faut que j’en profite! Que je savoure! J’ai eu 3 enfants en 4 ans, j’allaite en continu depuis plus de 7 ans : mon corps et mon esprit sont hyper-ultra-méga sollicités au quotidien et méritent certainement une petite remise à neuf : un dépoussiérage, voire un décrassage! IL FAUT QUE JE SOIS DEDANS!
Grosso modo, la pression de déstresser me stressait. Ça part bien, vous me direz!
Premier contact avec Espace Atman
Je me suis retrouvée dans la grande salle lilas foncé et ivoire de l’Eco-Boutique Un Monde à Vie à Mascouche. Alysson, de sa voix suave quasi éthérée, a invité l’ultra-débutante que je suis à se prendre une grande ceinture, deux blocs, un traversin, une couverture et une petite poche de sable. Mon cerveau déjà hyper chargé a eu un peu de difficulté à retenir tous les éléments de cette énumération, mais c’est toute fière que je suis allée m’installer dans le fond de la pièce parmi les plantes grasses… avec deux couvertures au lieu d’une seule, et un bloc au lieu de deux!
Je me suis posée sur le tapis de yoga emprunté à ma mère et j’ai regardé Alysson installer le matériel pour une participante qui serait en retard. J’ai trouvé cette attention super gentille, et me suis sentie comme une fillette rassurée par la bonté de sa professeure. C’est peut-être la position en petit bonhomme qui m’a induit cette amusante régression au stade de l’enfance!
Début de la Grande détente
Le cours a débuté et, bonne élève, j’ai suivi l’invitation d’Alysson d’inspirer, d’expirer, et même parfois de soupirer pour libérer d’un coup mes poumons du CO2. Cet exercice m’a fait sourire, parce que soupirer, c’est une petite passion personnelle – aussi saugrenue que ça puisse paraître! J’AIME soupirer, de sorte que je passe souvent pour une ronchonneuse. Et ce beau dimanche de février, j’ai compris qu’au fond je n’étais vraiment pas la seule à me vider de mon air de la sorte non pas pour purger une frustration, mais bien pour exprimer une envie de bien-être!
Nous nous sommes ensuite toutes mises en mouvement pour étirer nos corps, les libérer de certaines tensions certes physiques, mais peut-être surtout psychologiques. Quand Alysson a mentionné que « un visage détendu est un esprit apaisé », j’ai eu l’impression d’être frappée par la foudre! Hey! C’est vrai, j’ai souvent mal aux mâchoires! me suis-je dit. Pourquoi ne m’en étais-je pas rendu compte avant? Il faut croire que dans le brouhaha du quotidien, entre un changement de couche, les courses et les tables de multiplication de ma plus vieille, je n’avais pas réalisé que mon visage était tout sauf relax.
Ces exercices, ces étirements, étaient de prime abord d’un inconfort extrême pour mon bassin qui avait porté et donné la vie à 3 reprises au cours des dernières années. Mais au fil de la session, j’ai curieusement observé que les étirements proposés par Alysson faisaient progressivement diminuer la douleur. C’est pas mêlant, en sortant de là, j’avais l’impression que mon bassin était un cerceau au lieu d’un immuable bloc de ciment!
Faire le point
Mon moment fort (ou peut-être devrais-je dire « mon moment phare ») s’est présenté quand Alysson nous a invité à joindre nos mains en position de prière, et à apposer nos pouces contre notre plexus solaire. « Profitez-en pour faire le point. Pour vous demander quelle personne vous êtes là, maintenant. » La réponse a jailli, comme une évidence : depuis la naissance de mon premier enfant, mon bassin et moi, on cumulait les sacrifices, et on méritait tous les deux un soulagement et relâchement total. Lui et moi, on avait porté bien des affaires au cours des dernières années, et on avait peut-être négligé de prendre soin de nous par la bande. Prendre soin de son bassin, c’est prendre soin de tout son corps ; prendre soin d’une mère, c’est prendre soin d’une famille ; prendre soin d’un humain, c’est prendre soin d’une communauté encore plus large.
Et j’ai fini cette grande détente blottie sous une doudou, une poche de sable sur les yeux, un petit coulis de bave sur le coin de la bouche, contente de MOI!
Et heureuse d’être à présent un peu moins « débutante » en matière de yoga, de pleine conscience, d’équilibre et de connaissance de soi 😉